Des millions d’Américains quittent leurs emplois… Ce fut par exemple le cas de 4,5 millions d’Américain rien que sur le mois de novembre 2021. Un phénomène de démission jamais connu auparavant. Des secteurs déjà en difficulté pour recruter peinent toujours plus à trouver des personnes compétentes. Entre pandémie et nouveaux besoins d’une jeune génération en quête de sens au travail, le phénomène de “Grande démission” met à mal le marché du travail en Amérique. Et en France ?
Qu’est-ce que le “Big Quit” ?
Phénomène observé depuis les débuts du Covid, le “Big Quit” ou “The Great Résignation”, que l’on traduit chez nous par la “Grande démission”, représente une démission massive des Américains.
Les confinements successifs et la pandémie de manière globale ont remis en cause le mode de vie Outre-Atlantique. On compterait déjà plus de 20 millions de démissionnaires depuis le printemps dernier. Qui sont-ils ? Il s’agit généralement de personnes âgées prenant leur retraite de manière anticipée ou de jeunes délaissant leur job inopinément. La jeune génération est aujourd’hui en quête de plus de sens au travail. S’il ne le trouve pas, qu’ils ne trouvent pas d’impacts positifs, ils sont prêts à tout simplement quitter leur travail. Ces générations ne veulent pas d’un métier dit alimentaire ni d’un bullshit job.
Pourquoi toutes ces démissions ?
Deux principaux facteurs sont à l’origine de ce phénomène. Le premier donc : la pandémie a révélé pour certains travailleurs, le plus souvent les cadres et jeunes travailleurs, de nouvelles priorités. Passer plus de temps en famille ou privilégier le télétravail et les projets personnels par exemple. Ensuite, la pandémie a servi de déclencheur, ils ont enfin osé.
Et en France ?
Ce phénomène s’est-il répandu en France ? Pas pour le moment. Toutefois certains secteurs restent en pénurie de main d’œuvre. Beaucoup de salariés de ces secteurs en manque ont souhaité changer et se reconvertir pour travailler dans des professions avec moins de contraintes.
Avec le phénomène de “Grande démission”, l’auto-entrepreneuriat a la cote. Les Français recherchent notamment un meilleur équilibre vie professionnelle et vie personnelle, plus d’autonomie, une meilleure qualité de vie au travail, etc. Au risque de perdre la sécurité de l’emploi… ?
Une difficulté structurelle de recrutement
Le taux de chômage est revenu à sa situation d’avant crise selon l’INSEE, soit 8,1%. Le taux d’emploi lui était au plus haut (67,5%) au dernier trimestre de l’année 2021.
Les structures qui proposent des fonctions opérationnelles ont du mal à recruter. Dans l’hexagone, les difficultés seraient une tendance de fond.
Les professions dites de seconde ligne, déjà impactées par la vague de “Grande démission” sont également les plus touchées par les difficultés de recrutement (aide à domicile, transport routier, hôtellerie-restauration et production industrielle).