Depuis plusieurs années, de nouveaux espaces de services et d’activités – qu’on appelle désormais « tiers-lieux » – se sont développés. Qu’ils soient à l’initiative d’acteurs privés, de collectivités territoriales ou de citoyens, implantés dans les métropoles, les territoires ruraux, périurbains ou au sein de quartiers, les tiers-lieux apparaissent comme des lieux de regroupement dans le but de « faire ensemble ».
Le télétravail s’est généralisé et a mis en exergue les limites du bureau à la maison. Ainsi, les tiers-lieux se sont multipliés et devenus un véritable phénomène de société. Plus qu’une simple alternative au domicile et aux locaux de l’employeur, les tiers-lieux se révèlent être de véritables vecteurs d’innovation et de dynamisation des territoires urbains et ruraux.
Une réponse aux nouveaux enjeux de la société
Partout en France, ces lieux se multiplient : espaces de coworking, friches culturelles, fablabs, etc. Ils sont fréquentés par profils variés : entrepreneurs, artistes, étudiants, consultants indépendants, demandeurs d’emploi, salariés portés, salariés nomades, etc.
Comment définir un tiers-lieu ?
Il est difficile de définir ce concept puisqu’il existe autant de définitions que de tiers-lieux : chaque espace a sa spécificité, son fonctionnement et son mode de financement qui dépend des projets de sa communauté.
Les tiers-lieux sont des espaces ouverts et hybrides (entre le domicile et le travail) ayant pour principale vocation de faciliter la rencontre entre des acteurs hétérogènes. Phénomène en pleine croissance à l’ère digitale, les tiers-lieux répondent directement aux problématiques des collectivités locales en créant de nouvelles dynamiques économiques et sociales sur les territoires.
Des besoins différents :
- s’adapter aux mutations en cours dans le monde du travail
- réduire les émissions de CO2 générées par les trajets domicile-travail
- favoriser la vie culturelle
- expérimenter de nouveaux modes de collaboration et la synergie des compétences
- participer à la relocalisation de la production
- accroître l’attractivité des territoires ruraux et contribuer à leur vitalité économique
- favoriser l’inclusion numérique
Pour les travailleurs, fréquenter de tels espaces à plusieurs avantages :
- créer une barrière vies professionnelle et personnelle
- bénéficier de ressources matérielles (connexion internet, locaux, équipements bureaux…)
- rompre l’isolement, rencontrer de nouvelles personnes
D’où vient ce concept de tiers-lieu ?
Le terme est traduit de l’anglais The Third Place, une notion forgée et développée dans les années 80 par Ray Oldenburg, professeur américain de sociologie urbaine. Ce « troisième lieu » ou ce « tiers-lieu » désigne un espace entre le lieu de vie, le domicile (le premier lieu) et le lieu de travail (le deuxième). Il s’agit de créer un lieu « dédié à la vie sociale de la communauté et se rapporte à des espaces où les individus peuvent se rencontrer, se réunir et échanger de façon informelle ». Il précise que le tiers-lieu doit être un espace neutre, accessible à tous et où chacun est libre de s’exprimer.